mars 2015: balade 3


Voici un peu de la flore et de la faune photographiées au mois de mars 2015, 
au fil des années, lors de balades.
En note: des anecdotes et caractéristiques originales. 
Pour lire l'ensemble des notes pour une espèce, parcourez la section "espèce par espèce".


29 mars 2015 - Bûcheron particulier...



Quel est ce bûcheron amoureux de son art, du temps qui prend le temps, des sueurs d’effort et de fatigue pour vouloir poursuivre la tradition de couper les arbres à la hache ?



 


 

   




Et si....

Voici des traces de castors en plein brabant wallon (!)…

La magie de l’enfance a rejoint la Belgique il y a quelques années et ce grâce (certains diront à cause) de quelques héros des temps modernes : Olivier Rubbers et ses camarades. Entre 1998 et 2000, ils ont réintroduit clandestinement 101 castors. Aujourd’hui, on en retrouve même au brabant wallon. Je trouve ça magique.
Contrairement à l’apparence dévastée qu’a un lieu fréquenté par un castor, celui-ci ne ferait pas de tort à la nature, ce serait même le contraire selon les naturalistes.




29 mars 2015 - Egopode podagraire



Egopode podagraire (29 mars 2015 - Wavre)
Prenez un pétiole, une jeune feuille, mettez en bouche, et savourez (goût assez fort...)…
Cuit aussi c’est bon…

Ses fleurs en ombelles la fait ressembler à bien d’autres plantes de la même famille dont certaines sont mortelles…


 

 

 

 

 

 

 



29 mars 2015 - abeille solitaire

 


Nid abeille solitaire (29 mars 2015 - Forêt de Soignes)

Nid abeille solitaire (29 mars 2015 - Forêt de Soignes)



 Les dames ont laissé leurs portes ouvertes….




 

 

29 mars 2015 - Bouleau et amadouvier



Bouleau (29 mars 2015 - forêt de Soignes)

Bouleau (29 mars 2015 - forêt de Soignes)

Bouleau (29 mars 2015 - forêt de Soignes)

Bouleau (29 mars 2015 - forêt de Soignes)

A cette saison, on peut, comme nos grands-grands-grands-parents et les amérindiens, récolter la sève du bouleau pour la boire. Il paraît qu’elle est dépurative, c’est-à-dire qu’elle nettoierait les toxines du corps accumulées durant l’hiver.
Ce bouleau n’en donnera pas, il est sec, mort. Sur lui poussent des amadouviers, champignons parasites qui se nourrissent aussi des bois morts. Touchez-en un… il est presque aussi dur que de la pierre. On se servait déjà de ce champignon aux temps premiers pour conserver le feu car sa combustion est lente.



 29 mars 2015 - Chevreuil (2)



Chevreuil (29 mars 2015 - Forêt de Soignes)


Chevreuil (29 mars 2015 - Forêt de Soignes)



Chevreuil (29 mars 2015 - Forêt de Soignes)

Quelques jours plutôt, à la recherche d’oiseaux, je tombe par hasard sur une chevrette assise à une centaine de mètres de moi (voir Chevreuil [1] 24 mars 2015) … aujourd’hui à la recherche d’abeilles solitaires… je rencontre dans une autre forêt par hasard deux autres chevrettes… deux minutes pendant lesquelles nous nous observons. Elles s’enfuiront sans aboyer…
Avez-vous entendu aboyer un chevreuil ? Son cri ressemble à un mélange d’aboiement de chien et de grognement de cochon. Étonnant.

Cette petite culotte blanche surprend tant elle attire le regard. Pourquoi la nature l'a-t-elle cousue si visible alors que le pelage du chevreuil est si bien pensé pour le camouflage? Et bien ce serait justement parce qu'elle attire le regard qu'elle est utile. Quoi de mieux lorsqu'un danger se présente que de l'annoncer silencieusement au groupe, simplement en gonflant le miroir (nom que l'on donne à cette tache blanche) qui double aussitôt de volume. Aussi, lors d'une fuite à travers les buissons, facile de suivre la voiture de tête grâce à cette tache bondissante. Pratique également pour les faons, lors des promenades de nuit...




29 mars 2015 - Sous-bois de jonquilles

 

Jonquilles (29 mars 2015 - Forêt de Soignes)
Jonquilles (29 mars 2015 - Forêt de Soignes)
Jonquilles (29 mars 2015 - Forêt de Soignes)
Jonquilles (29 mars 2015 - Forêt de Soignes)
Jonquilles (29 mars 2015 - Forêt de Soignes)
Jonquilles (29 mars 2015 - Forêt de Soignes)



31 mars 2015 - Chevreuil (3)

 

(voir les deux observations précédente: le 24 mars 2015 et le 29 mars 2015 )

Cette fois-ci pas de photos: je n'avais pas l'appareil avec moi. Juste un récit et un plan.

La nature est exacerbée, le vent souffle avec force, il pleut, il fait soleil, il grêle, les nuages courent devant le soleil. Envie d’être dans les bois.  Et si je la revoyais ? Je prends une paire de jumelles et me rends à l’endroit où la semaine passée, j’avais observé quatre minutes durant une chevrette couchée face à moi, à moins d'une centaine de mètres (le 24 mars). 

J’arrive sur le lieu (1). Est-ce bien ici ? Oui, je crois. Je regarde. Évidemment il n’y a rien. Je regarde à tout hasard dans mes jumelles. Rien de spécial. Tiens, c’est surprenant ce tronc d’arbre couché derrière un autre, on dirait de gros poils rêches sur le dessus. Sans doute est-il abimé par sa chute. Je continue mon tour d’horizon aux jumelles. Toujours rien. Avant de poursuivre ma route, je reviens vers le tronc, ou la souche, je ne sais pas trop. Je fais le point - la première fois que je l’avais regardé, la mise au point n’était pas faite sur lui… Oh… Qu’est-ce que c’est ??? On dirait vraiment des poils ?!? Mais oui ?!?!? C’est poilu ! On dirait la tête d’un sanglier sans les yeux, la bouche, le nez… juste une tête de sanglier poilue… ça donne la chair de poule…bon, je m’en vais… non, ce n’est pas possible une tête de sanglier comme ça… Je regarde à nouveau dans les jumelles... Mince! Incroyable: c'est l’arrière-train de profil d’un chevreuil !!!! Le reste de son corps est caché par l’arbre. Je n'ai jamais autant vu de chevreuils sans qu'ils s'enfuient que ces jours-ci! Et de près en plus! Vite me cacher derrière cet arbre situé à ma gauche avant qu'il ne me repère (2)


Les chiffres entourés correspondent à ma position et ceux encadrés à celle du chevreuil au même moment  :


C’est dingue, sans mes jumelles je ne l’aurais pas vu ! Le chevreuil ne bouge pas. Je dois me situer entre 30 et 40 mètre de lui (2). J’ai tout pour moi : le vacarme du vent dans les arbres couvre mes bruits, sa direction n’apporte pas mon odeur à l'animal. Entre lui et moi se trouve un autre arbre (3). Si je me place derrière cet arbre je serai à une vingtaine de mètres du chevreuil et comme l’arbre se situe dans l’axe entre lui et moi, il ne me verra pas me déplacer. Je tente le coup, le vent couvrant le bruit de mes pas. 

Je suis maintenant derrière le second arbre (3). Le chevreuil commence à bouger. Par chance, il fait demi-tour et se déplace calmement en face de moi. Il n’a aucune conscience de ma présence.
Je vais l’observer une dizaine de minutes, aux jumelles pour être encore plus proche. Il s’agit de la même femelle que celle de la semaine passée. Je la reconnais à son œil droit vitreux. J’avais pris la semaine passée ce défaut visuel pour un défaut de mise au point de mon appareil photo. Elle est tranquille, mange des feuilles et bourgeons tout frais sortis des buissons qui l’entourent. Quelques pas, quelques feuilles. Quelques pas, quelques bourgeons.

Le chevreuil a pour habitude d'être sélectif lorsqu'il mange: il « picore » par-ci, par-là. S'il a ses préférences, son système digestif accepte cependant les plantes les plus toxiques comme l'if et la belladone, sans aucune émotion... Il parait qu’au printemps, il est possible de croiser un chevreuil complètement saoul : certaines jeunes feuilles de ce renouveau sont gorgées de sève et fermentent à son insu dans son estomac... On dit que l’on pourrait alors l’approcher à quelques mètres…(est-ce ce qui est arrivé la semaine passée ?)

A un moment un oiseau décèle ma présence ou celle d’un autre individu malvenu. Il lance son cri d’alarme : « tuit, tuit, tuit !! ». Aussitôt la chevrette s’arrête, se redresse, écoute et sans doute hume l’air. Après un moment, n’ayant rien remarqué de dangereux, elle continue sa lente progression gastronomique. A nouveau l’oiseau alerte. A nouveau la chevrette est aux aguets. Puis à nouveau, elle poursuit sa vie tranquillement. L’oiseau est donc un gardien alertant tout le peuple forestier de la présence d’intrus.

Après une dizaine de minutes la chevrette s’est éloignée, je ne la vois plus. L’histoire aurait pu se terminer là. En douceur. Mais, rien à faire, nous avons naturellement en nous un vieil instinct de chasseur. Je ne peux m’empêcher, conscient des conséquences, de tenter de me rapprocher de la chevrette disparue pour à nouveau la retrouver. Ça ne rate pas. En me rapprochant, je la fais fuir. Si je n’avais pas été si gourmand, elle ne se serait pas aperçue de ma présence et n’aurait pas été dérangée… Savoir s’arrêter à temps...

Je continue ma promenade. Les ombres des nuages bondissent sur le sol, alternant avec des éclats brillants de soleil. Je découvre un talus bondé d’abeilles solitaires. Il y en a des dizaines qui virevoltent en tous sens. Pas de trace de nids. Peut-être vont-elles se mettre à l’œuvre ?

A un carrefour, j’hésite quant à la direction à prendre. Si je prends à droite, je retourne là où j’ai vu la chevrette. Je pense que je l’ai suffisamment dérangée aujourd’hui … Je vais prendre en face de moi. Tiens, un petit tour d’horizon dans les jumelles, on ne sait jamais… Non !! Juste en face de moi à une centaine de mètres… un chevreuil en plein milieu du sentier que j’allais prendre ! Je ne l’avais à nouveau pas aperçu, le brun de son pelage se confondant avec la terre humide du chemin. Après quelques secondes, il prend la fuite…

Tout étourdi par ces rencontres « concentrées »… je poursuis et trois minutes plus tard, sur la droite, un autre chevreuil s’enfuit…

Fin de promenade, alors que j’arrive à un endroit où j’avais observé un jour passé un chevreuil, je décide de ne plus regarder dans les jumelles : c’est bon, j’en ai vu plus que j’en rêvais… deux pas plus loin, je suis surpris par les bonds de deux chevreuils qui s’enfuient en quelques secondes.

Magique! Le plus étonnant est de réaliser que, à chaque fois, sauf ceux que j’ai remarqués parce qu’ils prenaient la fuite, à chaque fois que j’ai aperçu un chevreuil, c’était grâce à mes jumelles ou mon appareil photos… sans ces outils grossissants, alors qu’ils étaient tout proches, je ne les aurais pas vus ! On doit en croiser de la vie animale sans s’en rendre compte !


L'usage des photos est libre pour toute utilisation non commerciale. Anthony Bromey en reste néanmoins propriétaire