22 janvier 2016
Qu’est-ce donc ? Ce chant remarquable, puissant, vif et long (une tirade
dure en moyenne de 5 à 6 secondes) ? Il est produit par une petite
boule de plumes à la queue souvent relevée, qui ne pèse pas plus de 9
grammes. On a calculé que le volume sonore du chant du Troglodyte mignon
était de 90 décibels, ce qui correspond au son d’un aboiement, d’une
tondeuse à gazon et d’une débroussailleuse, ce qui est plus puissant que
le vacarme d’une rue à fort trafic (80 décibels), d’un marché animé (60
décibels). Ce qui correspond aussi au seuil à partir duquel un risque
pour notre acuité auditive existe. Le beau chant du Troglodyte mignon
résonne jusqu’à 500 m de distance. Il chante presque toute l’année avec
une apothéose de mai à août. Voici un oiseau pétillant, vif, toujours
affairé et aux aguets. Il fouille, explore les crevasses, les trous, le
moindre recoin de fouillis, les tas de bois mort au sol, les fissures
d’une écorce. Le voici qui vole, rapide, en rase-motte et qui presque
aussitôt se pose pour continuer son inventaire nerveux. Dans quelques
mois, vers le mois d’avril, le mâle mignon s’affairera à construire
plusieurs nids. Il attendra qu’une femelle mignonne vienne visiter les
lieux et choisisse ou non, l’un de ces nids. Quelle attention. Quoi que…
Lorsqu’une dame a choisi son nid préféré, il n’est pas rare que le Don
Juan propose la visite des nids restants à quelques autres dames de son
espèce... Au final le gourmand connaîtra intimement 2 à 4 femelles. Mais
voici que sa queue s’agite et remonte : le voici inquiet. Le danger
présupposé passé, la queue de ce petit insectivore reprend une position
horizontale. Chez les Troglodytes mignons, l’on aime sa propre
compagnie, l’on n’est pas fort sociable. Cependant qu’il fasse très
froid et il n’est pas rare de trouver serrés les uns contre les autres
jusqu’à une douzaine d’individus frigorifiés.
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Troglodyte mignon (22 janvier 2016 - Forêt de Soignes) |